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Photo du rédacteurFlore Pothelune

L'importance du jeu dans la connexion parent-enfant et son impact sur le sommeil des enfants.

Dernière mise à jour : 23 oct.



Dans un monde où nous sommes constamment sollicités par les nouvelles technologies, il devient précieux de se déconnecter des écrans, pour se connecter à nos enfants. Je vous partage une anecdote de ma vie quotidienne qui implique le jeu entre le parent et l'enfant et nous verrons l'impact que cela a sur le sommeil.


Ma fille de presque 3 ans n’a qu’une hâte : que les fins de semaines arrivent ! Dès le lundi matin, elle me demande quand aura lieu le prochain week-end. Les jours de la semaine sont rythmés par la routine, ce sont donc plus souvent les fins de semaine que nous pouvons nous offrir des moments en famille plus longs et plus riches.


Depuis plusieurs mois, les vendredis et samedis soirs, nous avons instauré un rituel de jeu en famille (quand nous sommes en vadrouille, on s’adapte !). Mon conjoint vient d'une famille nombreuse où l’on joue aux jeux de société depuis des générations. Nous avons donc mis en place avec nos enfants un moment autour du jeu qui est un temps concentré, exclusif et de qualité.


Je m’inspire ici de ce qui ressemble à la thérapie par le jeu du Dr Russel Barkley: « le 20 minutes ». Lorsque l’enfant se sent important et aimé, il accorde plus d’importance aux demandes de ses parents, et collabore de plus en plus. J’ai rapidement vu les effets positifs sur nos enfants et sur nous. Encadrer ce temps, poser le téléphone très loin et profiter simplement du moment présent est agréable autant pour l'enfant que pour le parent.


Chez les tout-petits, cette méthode est connue sous l’appellation « le temps de jeu avec sonnerie » (car le minuteur permet à l’enfant qui n’a pas encore la notion du temps, environ jusqu'à 6-7 ans, de situer quand cela prend fin). D’après la méthode du Dr Russel Barkley, l’idéal est d’avoir trois périodes de 20 minutes par semaine passées en tête à tête avec son enfant, où vous êtes entièrement disponible et présent avec votre enfant pour combler son besoin d’attention.


J’insiste bien sur ces temps d'exclusivité autour du jeu par semaine et non par jour. Bien entendu vous comprenez qu'il y a plein d'autres moments dans la semaine passés avec votre enfant, mais ils n'ont pas forcément besoin d'être aussi exclusifs et encadrés. Parfois, en tant que jeune parent, nous avons tendance à nous mettre beaucoup de pression (bonjour, culpabilité !), et à vouloir consacrer la journée entière à notre enfant en se surchargeant d'activités. Au point de nous oublier en occupant tout l’espace, alors que le vide laisse place aussi au jeu libre et permet à l’enfant de développer sa créativité et n'est-il pas un bon exemple de montrer à nos enfants que, en tant qu'adulte, nous priorisons aussi des temps pour nous afin de nous ressourcer dans la semaine?


Dans le cadre de mes consultations sommeil, il m’arrive de parler de l'existence de cette méthode, qui permet parfois de déculpabiliser le parent qui veut être omniprésent pour son enfant, et s’inquiète de ne pas passer suffisamment de temps avec lui, au risque de le coucher tard et de rencontrer des difficultés lors de l'endormissement qui s'étire et devient interminable, tout en ayant de la difficulté à poser un cadre sécurisant. Privilégiez les temps de qualité à la quantité, et rappelez-vous que d’autres personnes bienveillantes et aimantes prennent soin de vos enfants quand vous n’êtes pas là. 


Revenons à mon anecdote, nous avons rangé les jeux de sociétés qu’elles apprécient le plus dans un placard du bas du meuble de notre salon, pour qu'ils leur soient facilement accessibles. C’est devenu un rituel le weekend : après le repas du soir, chacune peut choisir son jeu et son partenaire, et elles sont libres d'inventer les règles si elles le désirent. La consigne est la plupart du temps très bien respectée, elles sont rarement en désaccord sur qui joue avec qui et avec quoi. Ce moment leur permet de décider, répondant ainsi à leur besoin de liberté et de plaisir tout en développant leur estime d’elles-mêmes. Nous n’hésitons pas à souligner leurs bons coups et nous leur nommons, de différentes manières mais de façon sincère, que nous apprécions ce moment avec elles.


Mes filles prennent du plaisir, aucun enjeu de performance n’est mis en avant. Le jeu est avant tout un prétexte ici pour vivre un moment de qualité: se sourire, rigoler et parfois même se confier un petit secret. Pour ma fille aînée de 6 ans, nous jouons « pour de vrai » aux jeux qu’elle me propose. Je me souviens de sa maîtresse en moyenne section qui avait dit lors d’une réunion « s’il vous plait, ne faites pas exprès de faire gagner vos enfants, ce n’est pas les aider de faire cela, et ça a un impacte ensuite à l’école lors des jeux en groupe ». Elle gagne parfois, mais elle perd aussi, et elle comprend que cela n’est pas mal de perdre, que ça fait partie du jeu.


Arrêtez-vous comme convenu après 20 minutes (ou votre temps fixé en amont qui vous convient), cela est sécurisant pour votre enfant de voir que vous respectez votre cadre. Bien sûr chacun y va avec ses propres valeurs et limites. Si les jeux de société ne vous parlent pas ni à votre enfant, il y a tellement d’autres choses qui peuvent être imaginées, l’objectif étant ici de prendre un temps de qualité avec son enfant, en éloignant tous les écrans de la maison et en ne se laissant pas distraire par autre chose.


Vous vous demandez quel est le rapport avec le sommeil? Et bien ce moment de complicité encadré autour du jeu est un prétexte pour créer un moment de connexion avec son enfant, pour remplir son réservoir affectif ainsi que le nôtre. Une fois au lit, l'enfant se sent rassasié d'amour, ce qui facilite la transition vers le sommeil. Testé et approuvé, je m’avancerai même à dire que ces soirs là sont parfois les plus faciles au niveau du coucher! Nous avons passé un beau moment, le coucher ne s’étire pas, les limites sont claires et je me sens suffisamment confiante pour dire que maintenant c’est dodo et que la petite valise remplie de câlins et de bisous pour la journée déborde! Bien sûr, certains enfants ne se sentiront jamais assez rassasiés. Il est intéressant alors de s’interroger sur les causes et d’aller vérifier ce qui se cache en arrière de cela, de regarder ce comportement comme le signal de quelque chose de plus profond qui se manifeste et s'interroger à qui il appartient vraiment. Tenir compte du tempérament de l'enfant peut également nous donner beaucoup d'indications. Parfois cela peut partir de nos projections autour de nos propres craintes. Il y a autant de réponses que d’individus, vous l’aurez compris. Il est toujours bon de s‘interroger en tant que parent ou futur parent sur notre propre enfance, notre rapport à l’autorité et l’éducation que nous avons reçue pour mieux comprendre nos croyances et faire un pas de côté pour prendre de la hauteur. 


Chaque enfant est différent, tout comme chaque parent et le contexte qui les entourent. Cet article n'a pas pour but d'être exhaustif, mais il partage une expérience personnelle qui, je l'espère, suscitera des réflexions chez d'autres parents.


Et vous, quels sont vos moments de complicité avec vos enfants ou qu'aimeriez-vous mettre en place ? 


Flore Pothelune

Psychologue en soutien à la parentalité et consultante en sommeil des enfants 0-5 ans.

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